Baan : gare aux investisseurs prédateurs !

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Baan est tombé dans l’escarcelle de deux investisseurs qui détiennent un autre éditeur de PGI, SSA GT. Objectif : la fusion. Mais leurs intentions sont-elles pures ?

La course à la taille critique semble lancée sur le marché durablement atone des PGI. Après JD Edwards, c’est au tour de Baan de se faire racheter. Dans ce dernier cas, ce n’est pas une surprise : on savait depuis quelque temps qu’Invensys, conglomérat industriel britannique qui avait racheté l’éditeur en 2000, cherchait désormais à s’en défaire. Le repreneur est une association de deux fonds d’investissement, Cerberus Capital Management et General Atlantic Partners, et le montant de la transaction s’élève à 135 millions de dollars. Les deux investisseurs détiennent par ailleurs un autre éditeur de PGI : SSA GT. Leur objectif est donc de réaliser la fusion de Baan et de SSA dans le but d’atteindre cette fameuse taille critique.

Du Baan pour tout le monde !Une telle configuration pose la question du traitement qui sera réservé aux clients des deux éditeurs : sur quels produits de l’un ou de l’autre les deux investisseurs comptent-ils bâtir la stratégie produit de la nouvelle entité ? Que fera-t-on pour les utilisateurs des produits écartés ? D’après le cabinet d’études ARM Research, l’idée serait d’amener les clients de SSA GT à migrer vers la prochaine version du produit-phare de Baan (nom de code : Gemini) prévue pour septembre. Produit qui serait plus au goût du jour que ceux de SSA GT. De fait, SSA GT est constitué de l’addition de plusieurs éditeurs de PGI acquis au fil du temps : il s’agit de SSA (dont le produit s’appelle BPCS), de l’activité d’éditeur de PGI de Computer Associates (avec les produits PRMS, CAS, MANMAN, MK, Masterpiece, MAXCIM et KBM) et d’Infinium. Si ce scénario est retenu, il faudra cependant que Cerberus Capital Management et General Atlantic Partners continuent d’investir en recherche et développement, en particulier pour mettre au point des solutions de migration vers Gemini les moins douloureuses possibles. Cela dit, certains sceptiques envisagent une option moins favorable : que les deux investisseurs laissent tout simplement la situation en l’état et se contentent de se rémunérer sur les prestations récurrentes de maintenance. Ce qui s’appelle se payer sur la bête.